L’actualité, telle que la presse quotidienne en rend compte, porte essentiellement sur les assises de la justice prévues mardi.
Selon WalfQuotidien, les nouvelles autorités du pays “comptent sur les conclusions du dialogue national sur ‘la réforme et la modernisation de la justice’ pour mettre en œuvre leur politique judiciaire”.
“C’est en tout cas ce que semblent prévoir les termes de référence” de ces assises, indique le journal.
Vox Populi note que “près de 300 participants” sont attendus à cette rencontre, qu’il qualifie de “grand ‘ndëp’”.
Le professeur Babacar Guèye, de la faculté de droit de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, a été désigné facilitateur des travaux, selon plusieurs journaux.
“Après une première liste controversée, le ministère de la Justice a rétropédalé en annonçant une autre”, signale Le Quotidien, rappelant qu’”un travail similaire avait été fait” en 2018, “même si les conclusions n’ont pas été appliquées”.
“Les assises de la justice sont-elles mal parties ?”
Le quotidien EnQuête fait observer que le nouveau pouvoir “s’attaque à l’un des chantiers phares de son ‘projet’ : la réforme de la justice”, en organisant “de larges concertations qui vont concerner presque tous les pans de la société”.
Les panélistes auront notamment “comme base de travail […] les recommandations pertinentes issues des concertations organisées par l’Union des magistrats sénégalais en décembre 2017 et reprises par le Comité de concertation sur la modernisation de la justice en mars-avril 2018”, ajoute le même journal.
Les bonnes intentions ne suffisant pas souvent dans une matière aussi sensible et importante, les journaux se font l’écho d’une polémique suscitée par certains leaders d’opinion, des politiciens notamment, qui ne voient pas d’un bon œil la tenue de ces assises.
“Des vomisseurs face à nos magistrats pour réformer la justice, ce pays est une grosse farce !” peut-on lire dans les colonnes de Tribune, qui publie un article de Moussa Niang, délégué national intérimaire de Gëm Sa Bopp, l’organisation que dirige l’opposant et homme d’affaires Bougane Guèye Dany.
Moustapha Diakhaté, une figure importante du régime de Macky Sall, dénonce un “cirque populiste”. Il proteste contre l’invitation à ces assises d’”anciens détenus pour crimes”, dont l’”un des assassins de Me Babacar Sèye”, un ancien juge constitutionnel tué en 1993.
“Les assises de la justice sont-elles mal parties ? Tout porte à le croire”, au regard de la polémique consécutive à la publication de la liste des participants, sur laquelle ne figurent pas certains acteurs de la justice “comme le juge [Ibrahima Hamidou] Dème”, signale le quotidien L’info.
Cet ancien magistrat, spécialiste du droit pénal et de la procédure, connu pour ses prises de position en faveur d’une réforme de la justice, a démissionné du Conseil supérieur de la magistrature.
Il a renoncé à la profession de magistrat en même temps, sous la présidence de Macky Sall, en guise de protestation contre l’immixtion du pouvoir exécutif dans le pouvoir judiciaire.
L’info évoque “l’indignation de beaucoup d’acteurs et de personnalités”, concernant la liste des participants aux assises de la justice, sans compter que “le principe même [de ces] convoquées par le chef de l’État est remis en cause par [certains] détracteurs [de cette initiative]”, écrit le journal.
“Un effet boomerang”
Bés Bi Le Jour, sur le même sujet, évoque des “vices de procédure”.
Le quotidien EnQuête revient à la politique comme par nécessité, tentant de disséquer le mode de gouvernance des nouvelles autorités du pays.
“Le duo Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko a opté pour une gouvernance basée sur la présence permanente sur le terrain. Ils marchent sur les pas de Mamadou Dia”, sauf qu’il y a le risque d’”un effet boomerang, si les résultats tardent à se matérialiser”, analyse le journal.
Le quotidien Kritik’, de son côté, reparle de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, désormais “opposant en chef”, depuis sa défaite à l’élection présidentielle du 24 mars dernier.
L’ancien chef de gouvernement et candidat malheureux de Benno Bokk Yaakaar, la coalition de l’ex-pouvoir, “compte enfiler le bleu de chauffe”, ne pouvant “plus se dérober”, “par égard et respect aux électeurs qui avaient misé sur lui”, note Kritik’.
“Dépité, résigné, abattu et au bord du gouffre, l’ancien Premier ministre ne peut se permettre de dormir sur ses lauriers d’agent actif de l’État ayant conduit les plus grands changements du pays sur le plan financier”.
Le Soleil, rendant compte de la visite que le président Bassirou Diomaye Faye vient d’effectuer à Conakry, évoque l’état des relations entre le Sénégal et la Guinée. “Le temps des relances”, constate le journal à ce sujet.