Après un accouchement douloureux dans la polémique, la commission d’enquête parlementaire -devant lever le voile sur les soupçons de corruption contre deux juges du Conseil Constitutionnel-, est officiellement déclarée mort-née.
L’acte de décès vient d’être publié par l’Assemblée nationale, dans un communiqué signé par Abdou Mbow, président dudit comité composé de parlementaires.
Adopté le 31 janvier dernier par les députés (120 voix contre 24) sur la base d’une résolution (n 01/2024) proposé par le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) dont le candidat Karim Wade a été recalé pour double nationalité, la commission n’avait, jusque-là, pas encore entamé ses travaux.
Elle avait la charge de faire la lumière sur les accusations de « corruption et de collusion avec certains hommes politiques (notamment Amadou Ba, candidat de Benno) » que Wade-fils et Cie ont porté contre deux juges du conseil Constitutionnel (Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye).
Cependant, suite à une lettre du ministre de la justice qui a saisi « le président de l’Assemblée nationale de l’ouverture d’une information judiciaire », « il est mis fin, à compter de ce jour (samedi 17 février 2024, NDLR), aux travaux de la commission d’enquête parlementaire », précise le parlement.
La mise en place de cette commission d’enquête parlementaire est d’ailleurs le principal prétexte évoqué par le président de la République, Macky Sall pour justifier sa décision de reporter par décret l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février.
Un décret présidentiel que le Conseil Constitutionnel a jugé ‘’illégal’’ dans son arrêt rendu, jeudi dernier, par lequel les 7 sages ont demandé au chef de l’État d’organiser les élections dans les meilleurs délais, avant la fin de son mandat le 2 avril prochain.