La tête de liste du Pastef a appelé dans la soirée ses militants à « continuer la campagne dans le calme et la paix pendant les quatre jours qui restent » avant la fin de la campagne vendredi soir.
« N’attaquez personne, ne frappez personne, ne provoquez personne. Désactivez tout mais qu’on reste vigilant », a-t-il déclaré.
Il avait la veille tenu des propos virulents.
« Que chacune des agressions subie par Pastef de leur part depuis le début de la campagne, que chaque patriote qu’ils ont agressé et blessé soit proportionnellement vengé. Nous exercerons notre droit légitime à la riposte », avait déclaré M. Sonko sur Facebook dans la nuit de lundi à mardi.
« Barthélémy Dias et sa coalition ne doivent plus battre campagne dans ce pays », a-t-il dit.
Au début de la campagne, « j’ai appelé les ministres de l’Intérieur et de la Justice en tant que candidat. Trois agressions, zéro arrestation. C’est la faillite de l’Etat », a déclaré M. Sonko.
Il s’exprimait à Rufisque, près de Dakar, après les incidents à Saint-Louis. Il a accusé des opposants d’avoir « violemment attaqué et blessé » ses partisans dans cette ville avec des « couteaux, sabres et grenades lacrymogènes ».
« J’interpelle une fois de plus l’Etat du Sénégal. Un Etat ne doit pas être faible. J’ai plusieurs fois interpellé monsieur le président de la République. Si l’Etat ne règle pas ce problème, nous allons le faire nous-même et nous avons les moyens de le faire », a dit M. Sonko.
Dans un communiqué mardi, le gouverneur de Saint-Louis a constaté que des « incidents avaient entraîné des blessés par armes blanches et des vols à l’arraché, motivant l’ouverture d’une enquête de police ». Il a aussi assuré que la police avait procédé à l’interpellation de 81 individus soupçonnés d’avoir pris part aux incidents.
Dans l’après-midi, un rassemblement de militants du Pastef s’est tenu à Dakar sous la surveillance étroite des forces de sécurité qui empêchait le passage à une issue menant au quartier du domicile du maire de Dakar.
La coalition de M. Dias, Samm Sa Kaddu, a dénoncé dans un message publié sur les réseaux sociaux un « appel au meurtre assumé par l’actuel Premier ministre sénégalais ». Elle dit avoir été elle-même visée par de « multiples attaques ».
« Ousmane Sonko, dévoré par la peur de la défaite, tente désespérément de museler la démocratie en tentant d’instaurer un climat de terreur », ajoute-t-elle.
« La coalition Samm Sa Kaddu tient Ousmane Sonko pour responsable de tout ce qui pourrait arriver à ses membres, ses militants, ses sympathisants et ses électeurs », dit-elle.
Des violences ont marqué la campagne, ouverte le 27 octobre pour une durée de 21 jours.
Le président Faye avait appelé le 25 octobre tous les acteurs des élections à « éviter les dérives dans leurs discours et leurs actes ».