Il y a un an cette semaine, les Nations Unies ont convenu d’un traité sur la haute mer, qui n’a à ce jour encore été ratifié que par deux pays. Il est urgent de voir davantage de gouvernements inscrire ce Traité historique dans leur législation nationale.
[1] Connu sous le nom de Traité sur la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (BBNJ en anglais), il a été signé par 87 pays depuis son ouverture à la signature en septembre dernier mais ne pourra entrer en vigueur à la Conférence des Nations Unies sur les océans en 2025 qu’une fois qu’il aura été formellement ratifié par au moins 60 pays.
Cela signifie que les ratifications doivent s’accélérer. Selon Laura Meller, de la campagne Protect the oceans de Greenpeace : « L’accord sur le Traité sur la haute mer a montré que, dans un monde divisé, la protection de la nature pouvait encore triompher des rivalités politiques et des profits des entreprises.
Le traité a été annoncé avec les mots « le navire a atteint le rivage » – mais pour que le navire soit un outil efficace de protection des océans, au moins 60 gouvernements doivent en faire une loi, avant qu’il ne soit trop tard ». « Jusqu’à présent, seuls le Chili et les Palaos ont ratifié le traité. Ils ont envoyé un signal fort : le moment est venu de protéger les océans et toute la vie qu’ils abritent. D’autres pays ont entamé leur processus de ratification, mais avancent trop lentement.
De nombreux gouvernements veulent être reconnus comme des champions des océans – nous attendons d’eux qu’ils suivent les traces du Chili et des Palaos et donnent vie au traité, afin que le véritable travail de protection des océans puisse commencer. Le Sénégal, comme plusieurs autres pays africains, traîne encore le pas quant à la signature et la ratification de ce traité. Pourtant, la mise en application de ce document serait bénéfique pour de nombreuses communautés de ce pays d’Afrique de l’Ouest qui subissent chaque jour les affres de la surpêche.
La haute mer abrite des millions d’espèces et d’écosystèmes, mais moins de 1 % est entièrement protégé. Les océans subissent une pression croissante en raison de nombreuses menaces, notamment la pêche industrielle, la pollution et l’industrie émergente de l’exploitation minière en haute mer. Pour protéger 30 % des océans d’ici à 2030, nous devons protéger plus de 11 millions de km² d’océan chaque année.
[2] Une étude publiée en janvier dans la revue Nature et dirigée par Global Fishing Watch a révélé que 75 % des navires de pêche industrielle dans le monde opéraient sans être localisés.
[3] En septembre 2023, Greenpeace International a publié un rapport décrivant le processus politique nécessaire pour assurer la protection des océans du monde.
[4] Le rapport explore la manière dont les pressions sur la haute mer s’accumulent et quantifie pour la première fois l’augmentation des activités de pêche dans les zones destinées à être protégées, à l’aide des données de Global Fishing Watch. Le Traité sur la haute mer des Nations Unies est l’accord environnemental multilatéral le plus important depuis l’Accord de Paris sur le climat de 2015.
Une fois ratifié et entré en vigueur, le traité contribuera grandement à améliorer la santé et la résilience des océans. Le navire Arctic Sunrise de Greenpeace a entamé le 27 février une expédition de six semaines dans les îles Galapagos pour documenter les effets positifs de la protection marine et soutenir la ratification du traité des Nations Unies sur les océans