L’annonce de la mise en place, par les nouvelles autorités, d’une commission ad hoc chargée du contrôle et de la vérification des titres et occupations du domaine public maritime dans la région de Dakar, est l’un des sujets les plus en exergue dans la livraison de mercredi de la presse quotidienne.
Libération, à l’instar de plusieurs quotidiens, annonce que le Premier ministre, Ousmane Sonko, a pris, ce 13 mai, un arrêté portant création d’une commission ad hoc chargée du contrôle et de la vérification des titres et occupations des anciennes et nouvelles dépendances du domaine public maritime (DPM) dans la région de Dakar.
Cette commission ad hoc “sera chargée de procéder à la vérification de la légalité de la conformité des titres délivrés et occupations faites dans les zones ciblées”, précise Le Soleil. “En attendant d’y voir plus clair, ajoute ce journal, instruction a été donnée à la DSCOS de suspendre, pour deux mois, toutes les constructions”.
Selon Vox Populi, cette commission ad hoc est composée de deux groupes de travail, dont l’un porte sur les aspects juridiques et techniques, le deuxième groupe de travail devant s’intéresser aux impacts sociaux et environnementaux des occupations et dépendances du domaine public maritime.
Sud Quotidien retient de cette annonce que les nouvelles autorités “semblent déterminées à mettre de l’ordre sur les terres du littoral en proie aux prédateurs du domaine public maritime (DPM)”. Walfquotidien, sur le même sujet, s’intéresse à la composition de cette commission ad hoc logée à la primature et dans laquelle siègeraient des membres du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
“Paradoxe ou realpolitik”, affiche Walfquotidien, en allusion à la cooptation annoncée, au sein de cette commission ad hoc, de membres d’institutions comme le HCCT et le CESEA, appelées à disparaître de l’architecture institutionnelles du pays, suivant la vision des nouvelles autorités.
“Des préalables” pour la baisse des prix des denrées
“En cooptant des membres du HCCT et du CESE dans une commission ad hoc chargée de réfléchir sur le litige foncier au niveau du littoral de Dakar, Ousmane Sonko est dans une démarche paradoxale ou bien il fait face à la réalité politique. En procédant ainsi, même si ces institutions ne sont pas encore supprimées, le Premier ministre semble avoir renié ses positions d’opposant”, écrit Walfquotidien.
Dans les colonnes de Bès Bi Le Jour, l’ancien secrétaire exécutif du réseau des parlementaires pour la protection de l’environnement du Sénégal (REPES), Cheikh Oumar Sy, semble apporter de l’eau au moulin de Walfquotidien. “On ne peut pas confier cette commission à ceux qui ont bénéficié de la prédation foncière”, déclare l’ancien député.
La baisse des prix des denrées, annoncée pour ce 15 mai, est un autre des sujets les plus en vue dans les journaux. Tribune parle d’un report de cette mesure annoncée par le président Bassirou Diomaye Faye, citant le Premier ministre Ousmane Sonko, selon lequel “il y a des préalables pour parvenir à baisser les prix”.
“On a déjà fait le travail nécessaire, mais tant qu’on importe la plus grande part de ce dont on a besoin, on n’a aucune marge”, insiste le chef du gouvernement dont les propos sont rapportés par Vox Populi, lequel quotidien se fait dans le même temps l’écho des assurances de Ousmane Sonko sur cette question. “On va diminuer le coût de la vie, on en reparlera d’ici quelques jours”, a-t-il indiqué.
En attendant, les prix des denrées sont “stables sur le marché, excepté celui du riz”, renseigne L’Observateur, L’As rapportant qu’en perspective de la Tabaski, la grande fête musulmane devant être célébrée vers la mi-juin, Ousmane Sonko est “contre toute surenchère”.
“Dans les 13 décisions qu’il a prises” à l’issue d’un conseil interministériel consacré à cette fête musulmane, “Ousmane Sonko a demandé au ministre des Transports de veiller au respect de la tarification consensuelle pour le convoyage des animaux afin d’éviter la surenchère souvent observée lors de la fête”, écrit L’As.
Sonko “n’a pas oublié le soutien” de Mélenchon
Concernant l’actualité politique, L’As souligne que Habib Sy et Aïda Mbodj, deux des alliés du duo Diomaye Faye-Ousmane Sonko, “s’effacent” du champ politique alors qu’ils étaient “très remuants avant la présidentielle” du 24 mars dernier. “Préfèrent-ils rester dans l’ombre des tenants actuels du pouvoir ? Ou attendent-ils d’être rétribués à leur juste valeur ?”, s’interroge le journal sans avoir de réponse à son interrogation.
Vox populi annonce, pour sa part, que l’ancien Premier ministre Amadou Ba, candidat malheureux à cette dernière présidentielle, fera “face à la presse cette semaine”, après être revenu au bercail. Et comme un message, Waly Diouf Bodian, un responsable du parti Pastef de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, “dévoile le projet réservé aux ‘opposants milliardaires’”.
“Le DG du Port souffle sur les braises et leur promet la géhenne”, indique Vox Populi. “On ne peut pas gérer ce pays avec des opposants milliardaires”, dit Waly Bodian dans des propos rapportés par Le Quotidien, avant de renchérir à la une du quotidien Les Echos : “Laisser circuler des dizaines d’opposants milliardaires dans un pays sous-développé, c’est imprudent”.
D’autres journaux s’intéressent à la visite que le leader de la France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, effectue à Dakar, à l’invitation du parti Pastef, qui a porté au pouvoir le président Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko.
“Ousmane Sonko n’a pas oublié le soutien de Jean-Luc Mélenchon lors de sa traversée du désert sous Macky Sall”, note Source A, quotidien selon lequel “beaucoup de militants de Pastef en France sont aussi membres de la France Insoumise”.
L’info note astucieusement que Mélenchon est à Dakar “avant [Emmanuel] Macron”, le président français, perçu à tort ou à raison comme un soutien de Macky Sall. Et le journal de noter, à son tour, que cette visite est “la consécration d’un soutien constant à Sonko”.