Des centaines de Sénégalais arborant les couleurs nationales ont répondu, ce samedi 24 février, à l‘appel du F24 qui a organisé un rassemblement pacifique pour s’opposer au dialogue et exiger la tenue dans les plus brefs délais du scrutin présidentiel.
«Nous exigeons la tenue d’une élection présidentielle avant le 2 avril», «Macky Sall dictateur», «élection par force», scande la foule exigeant du Président de la République Macky Sall de fixer la date de l’élection et de rendre le pouvoir à la fin de son mandat, le 2 avril prochain. Initialement prévu, demain dimanche 25 février, l’élection a été reportée par décret par le président de la République Macky Sall à l’issue de son message à la nation du 3 février. Mais, le 15 février dernier, dans leur arrêt, les 7 sages ont annulé le décret présidentiel et demandé aux autorités compétentes de fixer une nouvelle date «dans les meilleurs délais». «Macky Sall a trahi son serment. Il a fait un parjure et doit être traduit devant la haute cour de justice. C’est Macky Sall qui a peur du suffrage universel.
Le Conseil constitutionnel lui a demandé d’organiser une élection, pas d’organiser un dialogue. Nous ne participerons pas à ce dilatoire. Un dialogue doit concerner exclusivement les 19 candidats et personne d’autre», a déclaré le coordinateur du F24 Mamadou Mbodji, lors du Rassemblement pacifique de ce samedi. «On ne dialogue pas avec un putschiste».
Lors d’une interview accordée à quatre médias nationaux, jeudi dernier, le président Sall qui a concédé que son mandat prend fin le 2 avril prochain. Par contre, il est resté évasif sur la prochaine date du scrutin préférant laisser cette prérogative aux acteurs qu’il a conviés à un dialogue lundi et mardi prochains. Un appel auquel 16 des 19 candidats retenus par le conseil constitutionnel ont décidé de ne pas répondre. C’est le cas de Bassirou Diomaye Faye dont le mandataire, Amadou Bâ s’est voulu formel à ce propos. «On ne dialogue pas. Il n’avait demandé l’avis de personne pour reporter l’élection.
De la même manière, qu’il n’a pas eu besoin de dialoguer pour reporter, qu’il procède de la même manière pour fixer la date. On lui donne un ultimatum ce lundi», lance-t-il. «On ne dialogue pas avec un putschiste», renchérit Cheikh Tidiane Dièye, candidat retenu à l’élection présidentielle. « La vérité avant le pardon» Les acteurs politiques regroupés autour du F24 ont également abordé la question de l’amnistie générale évoquée par le président Sall. Ils se sont tous opposés énergiquement à ce projet de loi annoncé par le chef de l’État.
« L’amnistie dont il nous parle ne nous intéresse pas. Il cherche à masquer ses crimes et on s’y oppose», fulmine Aïda Mbodji. Prenant la balle au bond, Thierno Alassane Sall abonde dans le même sens. Selon lui, par ce projet de loi, Macky Sall « cherche à masquer ses scandales: Petrotim, Fonds COVID-19, les dizaines de morts de ces trois dernières années». «La vérité avant le pardon», ajoute le candidat de la République des valeurs. L’ancienne premier ministre, Aminata Touré, recalée à l’étape du parrainage, s’est également insurgée contre cette loi liberticide, selon elle, en ce sens qu’elle légalise l’impunité. «Mister président your time is up. Le 2 avril c’est ton terminus. Nous n’accepterons pas d’amnistie», lance Mimi sous les acclamations de la foule. Poursuivant son plan d’action, le F24 donne rendez-vous aux Sénégalais, ce dimanche, pour effectuer un vote symbolique à son siège sis sur la Vdn.