Maire de la ville de Kaolack, par ailleurs PDG du groupe CCBM Holding et président de l’Union nationale des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (UNCCIAS), Serigne Mbacké Madina Mboup se meut progressivement dans la sphère politique. Le Saloum-Saloum a désormais dans son champ de vision, le palais de la République le 24 mars prochain.
L’une des surprises de cette présidentielle du 24 mars 2024. Personne ne s’attendait à ce que l’homme d’affaires Serigne Mboup franchisse le cap des parrainages, là où des leaders politiques affirmés tels que Mamadou Diop Decroix, Abdoul Mbaye, Cheikh Tidiane Gadio, entre autres, ont échoué. Mais l’ancien pensionnaire du « daraa » de Coki eu à cru. Il a essayé ça d’abord avec la mairie de Kaolack. Candidat à la surprise générale pour diriger la municipalité de la ville de « Mbossé », Serigne Mboup avait en face de lui la grande coalition Bby avec de tête de liste, Omar Ndiaye Rakhma soutenu par les ministres Mariama Sarr, Diène Farba Sarr, le Dg de la Senelec, Pape Mademba Bitèye. Malgré tout, la coalition « And Nawle » dirigée par le patron de Ccbm industries a remporté ce scrutin. Cerise sur le gâteau, le Conseil départemental de Kaolack tombe dans l’escarcelle de la coalition de Serigne Mboup. Ce dernier devient ainsi le maire de la ville de Kaolack en choisissant son allié Benjelloun à la tête du Conseil départemental. Mais celui-ci, juste après être porté à la tête du département, a préféré tourner le dos à Serigne Mboup pour retourner à l’Apr. Comme si l’appétit venait en mangeant, deux ans plus tard, Serigne Mboup vise la magistrature suprême. Il place la barre très haute. Mais pour être candidat, il faut valider l’étape du parrainage. Pendant plus d’un mois, il a parcouru le territoire national à la recherche de parrains. Serigne Mboup était admis au second tour avec 27.107 doublons externes lors de son premier passage devant la commission de contrôle du Conseil constitutionnel, le 2 janvier 2024. Au second tour, il a validé 53553 parrains dépassant de loin le nombre exigé.
La politique, Serigne Mboup y a fait son entrée récemment. L’homme est connu dans le milieu des affaires. Après l’école coranique à Ndorong Occas (Kaolack) et le « daraa » de Coki, Serigne Mboup s’est lancé dans le commerce. En 1986, il rejoint l’entreprise familiale CCBM holding de son père Bara Mboup, spécialisée dans l’importation de produits alimentaires. Le patriarche, visionnaire en herbe, se charge ainsi d’inculquer à ses fils les compétences requises pour une bonne gestion d’entreprise.
Le rayonnement de CCBM Holding
En 1992, suite au décès de son père, la relève de la gestion de la direction de CCBM Holding est assurée par ses fils. Avec la fratrie, le nouveau directeur, Serigne Mboup, étale ainsi sa vision entrepreneuriale, tant et si bien que quelques années plus tard, l’entreprise familiale étend ses activités dans d’autres secteurs, notamment l’industrie, l’électronique, l’automobile, la logistique, la finance et l’agriculture. Quelques années plus tard, la firme emploie plus de 800 employés.
De l’inauguration du centre commercial Touba Sandaga en 2001, à la mise en place du bateau Aline Sitoe Diatta en 2008, passant par son élection en tant que président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Kaolack en 2010, jusqu’à son élection à la tête de la mairie de Kaolack en 2022, ce fervent acteur du secteur privé ne cesse de pointer sa lance vers le philanthropisme, d’où le slogan de sa campagne « Yok beu Yeuk Ko ». « Ma vision pour le Sénégal à l’horizon 2034 est porteur d’un avenir radieux, transformateur et inclusif. Ceux qui ont réussi dans ce pays n’ont pas de diplômes en français », se réjouit-il modestement.
Ce mindset lui a valu son entrée dans l’arène politique en tant qu’acteur du secteur privé. Après la mairie de Kaolack, il se lance désormais dans la course présidentielle après avoir dépassé l’épreuve du parrainage.
Axé sur trois piliers, son programme prône dès lors un changement radical de la mouvance sociétale en retournant aux valeurs fondamentales. « Notre société s’éloigne progressivement du civisme, et de nos valeurs fondamentales et traditionnelles, du Jom, du Yarr, et du Teguin entraînant une perte de repères », souligne-t-il.
Par ailleurs, « Daraa Dj » (l’école), premier pilier de son programme de campagne vise la conception d’un tout nouveau système éducatif, le retour aux valeurs fondamentales, un garanti à l’accès universel des soins de santé, l’amélioration du socle social, la promotion de l’autonomisation de la femme, l’employabilité des jeunes, mais encore la stimulation de leur potentiel. « Favoriser l’éclosion d’un nouveau type de Sénégalais ancré dans ses valeurs positives ancestrales, bien préparé à s’insérer dans la vie active et à participer pleinement au développement national, disposant d’une bonne santé, d’une bonne protection sociale, et d’une bonne qualité de vie, à toutes les étapes de vie », peut-on lire dans l’entête consacré à ce premier jalon.
Le second pilier, « Tool bi » (le travail), implique l’accélération du développement durable et de la souveraineté économique. « L’accélération du développement économique vise une rupture dans la dynamique de croissance économique du Sénégal pour accroître la production, maîtriser notre économie, éradiquer la pauvreté, créer massivement des emplois sur tout le territoire national et inscrire définitivement le Sénégal parmi les pays émergents », théorise-t-il avec entrain.
Le dernier pilier « Penc Mi » examine de près la notion d’État de droit et de la bonne gouvernance. « Renforcer les institutions pour garantir la démocratie, la liberté, l’indépendance de la justice, la sécurité, le développement durable et la transparence. Réduire les disparités entre territoires et localités du pays à travers une décentralisation et un aménagement harmonieux du territoire national. Faire aussi du Sénégal un moteur de l’intégration régionale en Afrique et un acteur dynamique de la concorde entre les nations du monde », rassure-t-il.