Les journaux accueillent le nouveau gouvernement en rendant un dernier hommage à Boun Dionne

La livraison du week-end de la presse quotidienne présente les ”visages” du nouveau gouvernement, en même temps qu’elle pleure le rappel à Dieu de l’ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne.

 

 

”Des étoiles, des rebelles et des technocrates” : cette formule, belle, est utilisée par le quotidien L’As pour parler de la première équipe gouvernementale mise en place sous le magistère du nouveau chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar, élu à l’issue du scrutin présidentiel du 24 mars dernier.

”Une équipe choc pour s’attaquer aux urgences”, souligne le même journal au sujet de ce gouvernement très attendu et dont la composition a été dévoilée vendredi soir.

Une liste de 25 ministres et cinq secrétaires d’Etat dans laquelle les alliés du nouveau président comptent ”cinq portefeuilles dédiés à des leaders de la coalition présidentielle”, indique le quotidien L’As, citant des personnalités telles que Cheikh Tidiane Dièye, Moustapha Guirassy, Abdourahmane Diouf, Serigne Guèye Diop.

“Des soutiens récompensés, une volonté de rupture saupoudrée de similitudes avec le premier gouvernement de Macky Sall et la rationalisation des ministères” caractérise le nouveau gouvernement, analyse le journal Le Quotidien.

En plus de l’entrée “en force des membres de Pastef [parti dont est issu le président et son Premier ministre Ousmane Sonko] et des alliés”, Le Quotidien note ”des nominations-réhabilitations”, avec Jean-Baptiste Tine (Intérieur et Sécurité publique) et Ousmane Diagne (Justice).

”Procureur de la République sous Abdoulaye Wade, Ousmane Diagne avait refusé, lors des manifestations contre Wade, de +prendre+ des personnes déférées par la police alors qu’il n’était pas au courant de leur placement en garde-à-vue”, écrit Libération.

“Retour en force des bannis”

S’agissant de Jean-Baptiste Tine, nouveau ministre de l’Intérieur, le journal rappelle qu’il ”avait été brutalement limogé de ses fonctions en juin 2021. Le patron de la gendarmerie à l’époque avait manifesté son opposition contre les sanctions dont étaient victimes le capitaine Seydina Touré mais aussi certains recrutements qui lui étaient conseillés par le régime”.

Pour ce qui concerne le général Birame Diop, “nommé ministre des Forces armées, il est très aimé par les troupes. En tant que chef d’état-major général des armées, il a sensiblement changé les conditions de vie des troupes”, sans compter qu’il se serait ”opposé à certaines +actions+” lors des troubles politiques de mars 2021, ajoute Libération.

Suffisant pour que Enquête évoque “le retour en force des bannis du [régime de Macky Sall]”, avant de livrer une analyse générale selon laquelle la nouvelle équipe ”marque une rupture significative avec les pratiques antérieures, en privilégiant l’expérience professionnelle et l’expertise au-delà des affiliations politiques”.

Une approche qui ”promet de redéfinir le paysage politique et administratif, en mettant l’accent sur les compétences et les résultats plutôt que la politique”, souligne le même journal, selon lequel “Sonko marque son empreinte”.

“Casting prometteur”, pour une “rupture en marche”

“Une belle présomption de compétence”, donc, selon la manchette du quotidien Les Echos, dont l’avis semble corroborer celui de Vox Populi, lequel quotidien relève : “Des compétences, chacune à sa place pour un +gouvernement de ruptures et de transformation systémique+”.

Selon L’Info, “Sonko 1 acte la rupture”, “une rupture en profondeur tant chantée et vendue aux populations sénégalaises”. Walfquotidien ne semble pas dire autre chose, en affichant à sa une : “Préjugés favorables”. “Dans ce premier gouvernement de Bassirou Diomaye Faye, écrit cette publication, figurent des hommes qui ne sont pas étrangers des départements qu’ils dirigent”.

”La +rupture+ en marche”, titre également Sud Quotidien, en signalant sur au moins un point en particulier, qu’un délai d’un mois a été donné aux ministres pour démissionner des autres postes qu’ils occupent, une manière d’éviter le cumul des mandats.

Le Soleil, à son tour, parle de la rupture ”comme credo” du nouveau gouvernement dont il décline les priorités, entre jeunesse, éducation, formation et emploi, lutte contre la vie chère, la justice, la souveraineté économique et la consolidation de l’unité nationale, sans oublier le renforcement de la sécurité.

L’Observateur, enfin, parle de ”casting +prometteur+” avec cette nouvelle équipe. “Plusieurs nouvelles têtes ont fait leur entrée”, fait observer le journal, en signalant dans le même temps ”la part belle réservée aux technocrates, même si les alliés et membres de Pastef n’ont pas été oubliés”.

Si la publication du nouveau gouvernement est le sujet le plus en exergue dans les quotidiens, les journaux ne manquent pas de rendre un dernier hommage au Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, décédé vendredi suite à une maladie.

“La nation perd un illustre commis de l’Etat”, dit Le Soleil, dont la manchette se confond presque avec celle de L’Observateur (“Mahammed Boun Abdallah, un commis de l’Etat s’en est allé”).

Tous les quotidiens pleurent le rappel à Dieu de cet ancien chef de gouvernement – sous Macky Sall -, candidat à la dernière présidentielle. Il avait été évacué en France à la veille du scrutin du 24 mars dernier.

“Dionne, fin d’une vie bien remplie”, écrit Walfquotidien à propos de celui qui fut une figure majeure du régime de Macky Sall (2012-2024), dont il a été le directeur de cabinet et le Premier ministre pendant de nombreuses années.

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