Au Kenya, des funérailles émouvantes ont été organisées vendredi à Homa Bay pour Albert Ojwang, blogueur kényan décédé en détention. Tandis que sa famille réclame justice, son décès relance la colère contre les violences policières dans le pays.
Des milliers de personnes se sont rassemblées à Homa Bay pour rendre un dernier hommage à Albert Ojwang, blogueur kényan de 31 ans, mort en détention le 8 juin. Tandis que la police évoquait un suicide, une autopsie indépendante a révélé des traces d’étranglement et de sévères traumatismes.
Des chants, des larmes et des slogans ont rythmé les funérailles d’Albert Ojwang, vendredi 4 juillet à Kokwanyo, dans le comté de Homa Bay. Étudiant en droit et blogueur engagé, Ojwang s’était imposé comme une voix critique du pouvoir sur les réseaux sociaux. Son arrestation brutale le 6 juin, suivie de sa mort deux jours plus tard en détention, a profondément choqué le pays.
« Nous remettons nos vies entre les mains de Dieu. Je lui ai envoyé mon fils en paix, qu’il repose en paix. », a déclaré son père, Meshak Ojwang.
La police avait d’abord affirmé qu’il s’était « cogné la tête contre le mur de sa cellule », évoquant une tentative de suicide. Une version immédiatement contestée par ses proches, puis contredite par l’autopsie réalisée le 11 juin à Nairobi. Le rapport conclut à des coups violents et à une strangulation. Le corps présentait de multiples hématomes, une fracture du crâne et des signes de compression du cou.