Ce lundi 12 décembre, le Premier ministre, Amadou Ba, va faire, devant l’Assemblée nationale, sa Déclaration de politique générale (Dpg). A quelques heures de cet exercice républicain, le leader du parti Awalé invite les députés de l’opposition à initier une motion de censure visant à renverser l’actuel gouvernement.
D’emblée, il campe le décor: « Le jeu politique de notre pays est flou. L’opposition n’est pas reconnue à sa juste valeur. Le Président de la République et son gouvernement persistent dans le mépris malgré des résultats électoraux qui devaient les confiner à plus de responsabilité, d’humilité et d’esprit républicain ».
A travers une lettre adressée à l’opposition parlementaire, Abdourahmane Diouf écrit que « le Premier ministre Amadou Bâ a la possibilité de demander la confiance à l’Assemblée nationale après sa Déclaration de politique générale. Il sait qu’il y a de forts risques qu’il n’ait pas cette confiance dans le contexte de la majorité pendulaire à l’Assemblée. Il ne va pas le faire. A défaut de la confiance, opposons-lui la défiance, à travers une motion de censure ».
Mieux, selon lui, « la motion de censure, qui renverserait le gouvernement actuel, s’inscrit parfaitement dans la logique de notre Constitution, de nos lois et de nos règlements ».
A en croire le responsable politique, l’initiative doit venir de 10% des députés. Ce qui veut dire que 17 parlementaires peuvent l’initier. « Ce critère est rempli par l’opposition parlementaire actuelle », a-t-il ajouté, rappelant que la majorité pour faire tomber le gouvernement doit être absolue. « Si donc 83 députés votent la motion de censure, le gouvernement est obligé de démissionner. Ce critère est, en principe, rempli par l’opposition parlementaire actuelle », a écrit M. Diouf.
Toujours dans sa lettre, « beaucoup de raisons économiques, politiques et de fonctionnement de nos institutions peuvent justifier le dépôt de cette motion de censure ».
Quoi qu’il en soit, le leader de Awalé est convaincu que « ce serait une erreur pour l’opposition de penser que cette déclaration de politique générale ne sert à rien. C’est un moment crucial de l’histoire politique du Sénégal. Un moment de clarification des équilibres politiques. Un moment de lancement du compte à rebours pour le départ du Président Macky Sall, dans 478 jours ».