Donald Trump a tenu une conférence de presse, ce vendredi 31 mai, au lendemain du verdict historique rendu à son encontre par le tribunal de New York. Reconnu coupable de falsification de documents, l’ancien président américain encourt jusqu’à quatre ans de prison. Mais pour le républicain, le procès qui lui a été intenté ne vaut pas grand-chose. Il fera appel.
Au lendemain de son verdict historique de culpabilité à New York, Donald Trump n’a pas assez de mots pour fustiger ce procès, qu’il trouve « très injuste », « truqué ». L’ancien président a pris la parole depuis le hall d’entrée de son gratte-ciel de Manhattan, la Trump Tower. « Nous allons faire appel de cette escroquerie », prévient le républicain.
Alors que certains de ses partisans avaient organisé une manifestation devant l’entrée du bâtiment, tandis que des riverains, rapporte l’Agence France-Presse, lui adressaient un doigt d’honneur à leur passage, le candidat républicain a parlé pendant plus de trente minutes, prévenant l’assemblée que « le vrai verdict aura lieu le 5 novembre, par le peuple américain ».
C’est une escroquerie, il s’agit d’un procès truqué ! Ce procès était totalement inéquitable. Vous avez ce qui est arrivé à certains de nos témoins, qui ont été littéralement crucifiés, et certains qui ont vécu l’enfer à cause de ce juge, qui a l’air d’un ange mais qui est en réalité un diable. Et quand nous voulions certaines choses, tout ce que nous demandions a été rejeté… En revanche, quand l’accusation voulait quelque chose, elle obtenait tout ce qu’elle voulait. Nous voulions que le lieu du procès soit changé afin de pouvoir bénéficier d’un procès équitable. Nous ne l’avons pas obtenu. Nous voulions que le juge soit changé, pour qu’il n’y ait pas de conflit d’intérêts, et il ne l’a pas fait. Personne n’a jamais rien vu de tel.
Après ce procès au pénal, une première pour un ex-président, le milliardaire a par ailleurs lourdement attaqué son adversaire démocrate, le président sortant Joe Biden et sa « bande », qualifiés de « malades », de « fascistes », responsables à ses yeux de ses déboires judiciaires. « Le juge était un tyran et tout cela vient de la Maison Blanche », a-t-il dit.
Joe Biden l’escroc, le pire président de l’histoire de notre pays, le plus stupide et le plus malhonnête que nous ayons jamais eu. Il représente un très grand danger pour notre pays. Des millions et des millions de personnes affluent de toutes les parties du monde. Pas seulement d’Amérique du Sud, mais aussi d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient. Ils arrivent de prisons et d’asiles psychiatriques. Ils arrivent du monde entier dans notre pays, et nous avons un président et un groupe de fascistes qui ne veulent rien faire pour les arrêter… Parce qu’ils pourraient le faire aujourd’hui, ils pourraient les arrêter, mais ils ne le font pas, et ils sont en train de détruire notre pays.
« Notre pays est en très mauvais état et ils ne veulent pas que je dise ces choses-là ! Et la seule façon dont ils pensent pouvoir gagner cette élection est de faire exactement ce qu’ils font en ce moment : gagner devant les tribunaux parce qu’ils ne peuvent pas gagner dans les urnes », a conclu l’ancien président, après une diatribe d’une rare violence.
Le président Biden commémorait ce jour en famille la mort de son fils Beau. Il a néanmoins pris le temps de répondre à son rival, sur le réseau social X. Donald Trump « menace notre démocratie », considère-t-il. « Il a d’abord mis en doute notre système électoral. Ensuite, il a mis en doute notre système judiciaire. Et maintenant, vous pouvez l’arrêter. »
Les deux hommes auront profité de la séquence pour lancer un nouvel appel aux dons, dans une campagne qui s’annonce désormais de manière certaine comme très brutale, alors que les deux dernières n’avaient déjà rien du long fleuve tranquille. « Nous avons vu aujourd’hui à New York que nul n’était au-dessus des lois », estime l’équipe de campagne de M. Biden.
Même le vice-Premier ministre italien s’en mêle : Matteo Salvini parle de « harcèlement judiciaire », contre celui qui se qualifie de « prisonnier politique ». Même le Kremlin réagit ! Le porte-parole de la présidence russe estime que les États-Unis pratiquent « l’élimination des adversaires politiques ». Simple « reflet » du comportement du pouvoir russe en la matière, répond le secrétaire d’État Antony Blinken.
Entre son entretien avec le Premier ministre belge, une conférence de presse sur le Moyen-Orient, et enfin la célébration des champions du Super Bowl, le président sortant aura l’occasion de revenir sur cette reconnaissance de culpabilité pénale historique. Pour rappel, M. Trump a été reconnu coupable des 34 chefs d’accusation, dans l’affaire Stormy Daniels.
Le prononcé de la peine de Donald Trump tombera le 11 juillet prochain, coïncidant avec un sommet de l’Otan à Washington, une occasion pour Joe Biden de marquer encore un peu plus sa présence sur la scène internationale, tandis que son adversaire voit toujours sa propre campagne se dérouler dans les salles d’audience.
Rfi avec AFP