Pays voisin du Niger, le Bénin comme la plupart des pays de la Cedeao désapprouve le coup de force intervenu à Niamey le 26 juillet dernier. Il le compare même à une « prise d’otage, un kidnapping ». C’est du moins ce qu’a déclaré son ministre des affaires étrangères Olusegun Bakari , ce jeudi 03 août sur les ondes de RFI.
« Lorsqu’on est face à une prise d’otage, on n’est pas dans une négociation » « Nous ne sommes pas dans un cas de coup d’Etat. Il s’agit ici d’une prise d’otage et d’un kidnapping. Et lorsqu’on est face à une prise d’otage ou d’un kidnapping, on n’est pas dans une négociation ou des propositions.
L’objectif premier est de pouvoir faire libérer l’otage et que l’otage revienne à une vie normale. Dans le cas présent, c’est de faire en sorte que le président Bazoum, président démocratiquement élu par le peuple nigérien, reprenne ses fonctions de président du Niger » a déclaré le chef de la diplomatie béninoise. A Niamey, ce discours est inaudible. Le chef de la junte, le général Abdourrahmane Tchiani ne compte pas laisser Mohamed Bazoum reprendre son fauteuil présidentiel et a déjà mis en garde la Cedeao contre une intervention armée.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le haut gradé bénéficie du soutien des putschistes du Burkina Faso et du Mali. Ces derniers ont indiqué qu’ils défendraient le Niger en cas d’intervention armée. « Il s’agit d’aller libérer une autorité démocratiquement élue » Pour le ministre béninois des affaires étrangères, il ne s’agit nullement de déclarer la guerre au Niger.
« S’il devait y avoir une intervention militaire au Niger, il ne s’agit pas d’intervenir contre un pays. Il s’agit d’aller libérer une autorité démocratiquement élue, prise en otage par des personnes qui avaient la charge de sa sécurité. Donc en réalité on n’est pas dans le cas des otages de guerre etc, il s’agit d’aller libérer et réinstaller un président régulièrement élu » a-t-il expliqué. Rappelons que le Bénin a déjà fermé sa frontière principale avec le Niger. Il met ainsi en œuvre les sanctions prises par la Cedeao contre Niamey, après le coup de force du mercredi 26 juillet 2023.