COP 27 : Le temps de la mise en œuvre et de la justice climatique

Le 6e rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), fait état d’un avenir inquiétant en termes d’impacts des changements climatiques pour le continent africain. Ce rapport nous rappelle que l’Afrique qui émet moins de 4 % des gaz à effet de serre de la planète, reste très fortement livré aux effets néfastes des changements climatiques. Le continent a un niveau de vulnérabilité relativement élevé, ce qui vient exacerber les problèmes que connaît le continent, notamment la pauvreté, les conflits etc. C’est pourquoi la COP 27 devrait constituer un tournant pour la mise en œuvre des décisions passées et la justice climatique.

L’un des succès de la COP 27 reposera sur la capacité des Parties à mobiliser des financements adéquats. Les pays développés devraient montrer leur volonté de tenir leurs engagements financiers afin de renforcer l’action climatique en matière d’adaptation dans les pays en développement. L’année 2022 a été marquée par des impacts des changements climatiques de plus en plus visibles et

dévastateurs ! De l’Afrique du Sud au Nigeria les inondations ont dévasté les communautés avec un bilan lourd : plus de 300 décès au Nigeria, dépassant 400 morts en Afrique du Sud. Ces pertes et dommages font malheureusement désormais partie de la triste réalité sur le continent, et dans les pays en développement. Il est donc urgent durant la COP 27 de mettre en place un mécanisme financier

Pour Sani Ayouba de l’ONG JVE Niger « les États ne peuvent plus faire l’autruche. Il est urgent que la COP 27 établisse un mécanisme de financement dédié pour répondre aux pertes et dommages, l’accès à mécanisme devrait également être facilité pour permettre à nos états de faire face

urgemment à ces catastrophes ». Une COP en terre africaine devrait également refléter les priorités des plus vulnérables particulièrement

l’adaptation. Les changements climatiques coûtent déjà̀ très cher aux communautés. Il est donc essentiel de renforcer les mesures d’adaptation, pour renforcer la résilience dans les pays du sud. « Il est primordial que la COP de Sharm El Sheikh acte que 50% des financements publics soient alloués à l’adaptation et qu’elle fixe une augmentation prévisible et progressive des financements

publics adéquats pour l’adaptation » martèle Raïssa Oureya de l’ONG Jeunes Verts TOGO.

La COP 27 devra également apporter des réponses durables sur la mobilisation de financements climatiques accessibles et prévisibles. Les pays développés devraient montrer leur volonté de tenir leurs engagements financiers afin de renforcer l’action climatique en matière d’adaptation et de transition énergétique dans les pays en développement. « Le temps n’est plus à la prise de conscience mais à l’action. Le financement du climat est une composante essentielle pour une mise en œuvre effective de l’Accord de Paris.

Certes la mobilisation du financement est essentielle, mais il est encore plus important de s’assurer qu’il arrive là où il est nécessaire. Les pays développés au-delà de fournir et de mobiliser un financement climatique adéquat pour soutenir les besoins et les actions des pays en développement doivent également s’assurer qu’ils sont accessibles aux collectivités territoriales qui constituent la porte d’entrée de la lutte contre le changement climatique à l’échelle locale » affirme Mangoné Mbaye de l’Entente Intercommunale de la Petite Côte (EIPC).

La COP 27 n’a pas droit à l’échec et les scientifiques ne cessent de rappeler l’urgence. Les pays les plus vulnérables sont d’ores et déjà très affectés et il importe que l’humanité démontre une volonté politique réelle au risque d’inhiber tous les efforts de développement entrepris jusque-là. C’est une question de justice climatique.

L’initiative CAP COP 27 a été lancée par ENDA ENERGIE avec le soutien financier de la Fondation Africaine du Climat (ACF). Cette initiative appui l’engagement et la participation des acteurs non étatiques à la COP 27 pour mieux porter la voix des communautés africaines les plus affectées par les changements climatiques. Ils sont huit (8) leaders à faire partie de cette initiative. Ils viennent du Niger, Togo, Bénin, Sénégal, Burkina, Ghana, Gambie et de la Côte d’Ivoire.

Ibra Seck Cassis Envoyé Spécial

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