L’écharpe orange autour du cou, les femmes de l’Alliance pour la République (APR) ont voulu faire passer un message. En effet, dans un contexte marqué par les 16 jours d’activisme contre les violences à l’égard des femmes, elles ont tenu à marquer le coup, lors de leur point de presse.
Ceci fait à la suite de l’agression perpétrée contre leur collègue Amy Ndiaye. La réplique ne s’est pas fait attendre du côté du Mouvement national des femmes de l’APR. «Ce n’est que le début de la marche pour dire non aux violences faites aux femmes», annonce Angélique Manga. Le ton se veut calme et dur à la fois. Elle soutient que l’heure est grave, car les femmes se sentent vidées de leurs entrailles. «Nous pensons qu’il allait y avoir une Assemblée de rupture. Mais nous voyons une législature de ratures», déplore-t-elle.
Angélique Manga lance un appel à toutes les femmes, car il s’agit de transcender tous «les clivages politiques». Car ce n’est pas une question d’appartenance religieuse, ni d’appartenance politique. «C’est une question d’ordre national avec un seul dénominateur commun qu’est la défense des femmes», relève-t-elle. Awa Guèye a abondé dans ce sens. Elle déclare que leurs propos sont ceux de la mère, de l’épouse, de la sœur et de la fille. «Nous avons été agressées, humiliées dans notre chair et dans notre âme. Nous sommes toutes des Amy Ndiaye», plaide-t-elle.
La porte-parole du jour qualifie cette agression d’acte d’un autre temps. Awa Guèye soutient que l’Assemblée nationale est un lieu de dialogue. L’immunité parlementaire de ce lieu de dialogue n’y a donc de sens que si elle garantit la liberté d’opinions et d’expressions des représentants de la Nation.
«Il ne saurait être le théâtre d’une ignoble agression devant le garde des Sceaux au moment où le monde célèbre la campagne des 16 jours d’activisme pour l’élimination des violences faites aux femmes et quelques jours après la deuxième Conférence internationale sur la masculinité positive organisée à Diamniadio», renchérit-elle. «Mamadou Niang et Massata Samb seront responsables de tout ce qui arrivera à Amy Ndiaye», prévient-elle.
Les membres du mouvement demandent à leur sœur agressée de porter plainte et que justice soit faite. «Nous attendons de l’institution parlementaire des mesures de sanction à l’encontre des députés agresseurs», prône Awa Guèye. Une plainte collective et une marche nationale sont prévues pour «sauver les femmes et sauver l’institution parlementaire dont les principes fondamentaux sont foulés aux pieds»