Sénégal: opération de sensibilisation contre l’exploitation des fonds marins à Dakar

À Dakar, des militants environnementaux ont décidé de prendre les devants. Alors que l’autorisation des techniques d’exploitation minière des fonds marins est actuellement discutée, les militants se sont rassemblés, dimanche 20 juillet, pour alerter sur les dangers d’une telle exploitation et mettre la pression sur le gouvernement sénégalais.

Manganèse, cobalt, nickel… Les entreprises minières regardent désormais vers les grands fonds océaniques. L’exploitation minière en haute mer est un moyen de fournir des matériaux pour les batteries de véhicules électriques, les panneaux solaires et autres technologies de transition énergétique. Mais ces exploitations alertent les défenseurs de l’environnement et surtout de la faune et la flore marine. Pour se faire entendre, à Dakar, dimanche 20 juillet, ils ont organisé un événement pour sensibiliser au « deep sea mining » (« l’exploitation minière des fonds marins »).

Cette technique d’exploitation n’a pas encore été employée au large du Sénégal, mais pour Yandeh Sallah Muhammed, spécialiste gambienne de la protection des océans, il vaut mieux prévenir que guérir : « On veut éviter que ça arrive dès maintenant. C’est une grande inconnue, les eaux profondes en elles-mêmes sont mal connues. On a seulement la recherche pour nous dire ce qui pourrait arriver. Mais comme pour toute pratique extractive, on n’a pas envie de découvrir ce qui va arriver, ça va complètement bouleverser les écosystèmes marins. »

« Nous n’avons qu’un seul océan ce et qui se passe à un endroit affectera un autre endroit »

La Surfrider Foundation a organisé une projection de documentaires et des prises de paroles pour sensibiliser sur l’exploitation des fonds marins. En parallèle, des initiatives similaires avaient lieu dans 27 autres pays en même temps. Car tous les pays côtiers pourraient être concernés. « Que ce soit en Amérique, au Japon, n’importe où… Nous n’avons qu’un seul océan, et ce qui se passe à un endroit affectera un autre endroit », insiste Yandeh Sallah Muhammed.

Ce rassemblement a aussi été l’occasion d’un plaidoyer auprès des autorités, car des négociations mondiales ont lieu en Jamaïque en ce moment. L’Autorité internationale des fonds marins doit y décider si elle donne le feu vert à une exploitation. Babacar Thiaw, le président de la Surfrider Foundation Sénégal, veut mettre la pression avant qu’une décision ne soit prise. « On est en mode veille. On peut anticiper sur des choses qui peuvent arriver au Sénégal et montrer au gouvernement qu’on les regarde. Et que demain, si jamais ce genre de chose se trame, nous, on n’est pas d’accord pour ça. La pêche fait vivre plus d’un million de personnes au Sénégal », rappelle-t-il.

Aujourd’hui, une dizaine de pays ont déjà commencé l’exploration minière de leurs fonds marins

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