Le Président Macky Sall se jette à l’eau. D’après plusieurs quotidiens d’information parus ce lundi, le chef de l’État s’est lancé à fond dans la campagne électorale pour apporter son soutien à Amadou Bâ, son ancien Premier ministre et candidat de Benno Bokk Yakaar pour la présidentielle du 24 mars.
Selon Les Échos, Macky Sall est annoncé jeudi prochain à Kaffrine aux côtés de l’ex-chef du gouvernement pour l’avant-dernier jour de campagne avant le scrutin. L’information n’est pas confirmée par le Palais, admet le journal.
Celui-ci se déclare en revanche en mesure d’assurer que le chef de l’État s’active en coulisses pour déminer le terrain pour le porte-drapeau du camp présidentiel qui, jusque-là, ne bénéficiait pas du soutien d’une bonne partie de l’état-major de l’APR.
«Il [Macky Sall] multiplie les audiences avec les ‘réticents’ pour les inciter à descendre à la base pour battre campagne pour Amadou Bâ, révèle le quotidien d’information. Dans ce sens, il a reçu les femmes réunies autour du mouvement national ‘Macky dans nos veines’, avant-hier [samedi], pour les sensibiliser.»
Le président de la République aurait fait savoir à ses hôtes que «Amadou Bâ est le moindre mal», qu’il est plus sûr de le voir à la tête du Sénégal que de confier les rênes du pays aux «mains dangereuses», sans préciser à quel(s) candidat(s) il faisait référence.
«Si le pays tombe entre les mains de ces gens-là, tout le monde le regrettera», aurait-il martelé.
Macky Sall ne s’est pas limité à appeler ses troupes à la mobilisation pour le compte du candidat de Benno. Son appel a été suivi de la mise à disposition de moyens financiers pour la suite de la campagne de Amadou Ba.
Les Échos révèle à ce propos que chaque comité électoral de la coalition de la majorité a reçu une enveloppe de 6 millions de francs CFA pour dérouler son programme.
«Certains ont reçu beaucoup plus du fait de leur taille», souligne le journal. Le chef de l’État opère ainsi un virage à 180 degrés au profit du candidat qu’il avait choisi puis renié.
D’après Source A, il avait catégoriquement refusé de financer sa campagne. Et pire, selon Les Échos, il avait enfoncé le clou en appelant à voter pour Mahammad Dionne, qui a contesté le choix porté sur Amadou Bâ et s’est lancé dans la course pour le Palais sous sa propre bannière.