Suite au report de l’élection présidentielle, “faire la transition avec le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, à partir du 2 avril serait le moindre mal pour le président de la République Macky Sall. C’est l’avis de Alioune Tine, invité à l’émission Tête à Tête sur France 24 ce vendredi 09 février.
Le fondateur d’Afrikajom Center estime que si le président de la République respecte la limitation de mandat, « un consensus pourrait être trouvé sur cette base » a-t-il dit avant d’ajouter que « le 2 avril est un seuil critique alors il faudrait qu’il y ait un bon débat sain autour de la question pour d’abord reconstruire le Sénégal et refonder les institutions de la République qui ont subi des tensions ».
D’ailleurs, l’annonce faite par Souleymane Jules Diop affirmant que Macky Sall a « préparé ses bagages pour le Maroc » est « une bonne chose parce que ça ne serait pas utopique de dire qu’à partir du 2 avril un consensus peut être trouvé», a dit M. Tine. « Jamais un président de la République n’a été aussi seul dans une décision contestée » Interrogé sur le report, Alioune Tine pense que c’est dû à la « peur » du président de la République Macky Sall de voir un de ses opposants être élu.
« Je pense que la peur que Bassirou Diomaye Faye de Pastef gagne cette élection a prévalu sur cette décision. Ça, c’est très clair » a-t-il dit. Pris de court par la décision de report de cette présidentielle initialement prévu ce 25 février, Alioune Tine a qualifié ce vote de la proposition de loi comme étant une « indignité démocratique ».
“Le Sénégal bascule de façon banale dans l’indignité démocratique et je n’ai jamais vu un régime aussi isolé par l’ensemble des secteurs que ce soient les religieux, la société civile, les syndicats, et même le patronat. Jamais un président de la République n’a été aussi seul dans une décision contestée pratiquement à l’unanimité”, a ajouté M. Tine. Alioune Tine a par ailleurs appelé le gouvernement au respect du droit des populations à manifester leur désaccord.
« Personne ne veut d’un coup d’État militaire et nous avons une armée républicaine. Personne non plus ne veut de la violence mais les gens vont lutter, sortir dans la rue, faire des manifestations pacifiques, et c’est pour ça que nous allons demander à l’état du Sénégal d’arrêter cette espèce de répression et de violence politique jamais vécue les années 2000 ».