Human Rights Watch affirme dans un nouveau rapport que les jihadistes et les soldats maliens associés à des membres présumés du groupe Wagner ont tué au moins 175 civils, dont de nombreux enfants, au cours de cinq opérations entre avril et septembre au Mali.
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda, est responsable de la mort d’au moins 135 civils dans deux attaques, dit l’organisation de défense des droits humains dans ce rapport consulté jeudi. HRW impute au GSIM l’attaque contre le ferry le Tombouctou naviguant sur le fleuve Niger le 7 septembre, qui a fait au moins 120 morts selon les témoignages recueillis par l’organisation. Les soldats maliens et des hommes supposés appartenir à la société paramilitaire Wagner ont tué 40 civils dans trois opérations, dit-elle. Ce rapport est fondé sur des entretiens téléphoniques menés avec 40 personnes entre août et septembre, dit-elle. Ilaria Allegrozzi, chercheuse à HRW, a précisé que les chiffres rapportés ne concernaient que les cinq cas sur lesquels HRW s’est penché précisément et que le nombre de civils tués au cours de la période au Mali, pays en proie depuis 2012 au jihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle, pourrait être beaucoup plus élevé. HRW dit avoir envoyé ses conclusions au gouvernement, sans obtenir de réponse. L’AFP n’a pu obtenir de réaction des autorités. « Le gouvernement malien n’a pas pris de mesures adéquates pour protéger les civils dans les zones touchées par le conflit », dit HRW. « Les meurtres ciblés de civils par les groupes islamistes armés et l’armée malienne constituent des crimes de guerre », dit-elle. Elle presse les autorités, dominées par les militaires depuis le coup d’Etat de 2020, de « mener d’urgence des enquêtes crédibles et impartiales » avec le soutien d’experts internationaux.