L’article 25-1 de la Constitution stipule que : « Les ressources naturelles appartiennent au peuple ». De Ounaré à Tendory, en passant par Orkadiéré à Mako, jusqu’à Toboroncoto, les populations doutent de ce principe. Elles posent d’ailleurs la question de savoir si réellement les ressources naturelles appartiennent aux peuples ? Si ce principe de la Constitution veut dire que les ressources naturelles qui appartiennent au peuple doivent être utilisées pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
Pour le coordonnateur général du Forum civil « les populations doutent du principe de l’article 25-1 de la Constitution ». « Nous avons constaté que les populations souffraient de l’exploitation des ressources minérales dans les zones minières. Dans ces zones, les populations brassent de la poussière au moment où les entreprises elles brassent des milliards. Et ce n’est pas normal et ça ne répond pas au principe posé par la constitution », déplore Birahim Seck. Même si l’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien-être de la population en général et à être écologiquement durable, des entreprises doivent beaucoup d’argent aux populations dans le cadre du Fonds d’appui au développement local, a révélé Birahim Seck, coordonateur du Forum civil. « Les entreprises minières doivent des milliards en terme d’obligation légale mais également en terme d’obligation contractuelle aux populations. Sabadola doit plus de deux milliards de francs CFA en terme de Fonds d’appui et de développement local aux communes de Sabadola. Somiva a fait un chiffre d’affaire de 23 milliards FCFA en 2021, il doit 118 millions dans le cadre du Fonds d’appui au développement local. Il y a des ressources qui doivent aller aux populations malheureusement qu’elles n’arrivent pas à recouvrer », a affirmé Birahim Seck. Le Forum civil a ainsi mobilisé les parlementaires de la Commission Energie et Ressources minérales de l’Assemblée nationale pour les amener dans les différentes zones minières afin qu’ils constatent eux-mêmes les conditions de vie des populations minières. Après les visites de terrain, les capacités des députés ont été renforcées sur la transparence dans la gestion budgétaire des fonds miniers et des hydrocarbures ainsi que les instruments de gouvernance des ressources extractives. Les parlementaires ont été aussi sensibilisés sur le suivi du contenu local minier et des hydrocarbures. Il est attendu d’eux qu’ils mènent des contrôles sur la gestion des fonds et revenus générés par le secteur extractif, mais également de veiller sur les dépenses sociales et de la RSE. « A Mboro, à Taiba Ndiaye, entre autres sites miniers, les parlementaires ont constaté les souffrances que les populations vivaient avec l’agression de l’environnement, des manques d’infrastructures dans les secteurs de l’éducation, de la santé. Nous attendons des actions fermes de la part des parlementaires pour que les populations cessent de souffrir dans les zones minières », plaide Birahim Seck. Le président de la Commission Energie et Ressources minérales, Abass Fall et ses collègues ont été très sensibles à la situation des personnes qui vivent dans les zones minières. « Les contributions et engagements des entreprises vis à vis des collectivités ne sont pas respectés. Les collectivités ont des problèmes pour récupérer ces contributions par exemple c’est 0,5% du chiffre d’affaires hors taxe, il y a des entreprises qui doivent presque 1 milliards à des collectivités territoriales.Tout le monde est d’accord qu’il faut beaucoup plus de transparence dans la gestion de nos ressources naturelles », a confié Abass Fall.